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« UN TOIT DE TYPE USINE POUR UNE GRANDE LARGEUR »

POUR COUVRIR UN BÂTIMENT LARGE ET COMPACT, LE TOIT EN PLUSIEURS MONOPENTES CONCILIE VENTILATION ET LUMINOSITÉ, POUR UN COÛT COMPARABLE AUX TOITURES CLASSIQUES.

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AU GAEC SORIN, LA DÉCISION D'INVESTIR DANS UN BÂTIMENT a suivi l'installation du fils Guillaume. Il a rejoint ses parents, Jean-Yves et Annie, en reprenant une exploitation laitière voisine. Aucun des bâtiments existants ne pouvait accueillir l'ensemble des 80 laitières. « Nous voulions conserver notre salle de traite, une 2 x 6 en épi à 50° avec traite par l'arrière, construite en 2001 », précise Jean-Yves. Ils souhaitaient également accueillir les génisses sous le même toit. La réflexion a été menée avec les conseils du Contrôle laitier qui s'est chargé de réaliser les plans. L'aménagement en logettes s'est imposé car les problèmes de mammites étaient permanents dans l'ancienne aire paillée. « Nous en avons eu soixante-dix lors du dernier hiver », se souvient l'éleveur.

Ces problèmes étaient toujours concentrés sur l'hiver, lorsque les vaches ne sortaient pas.

Les éleveurs préféraient un bâtiment compact plutôt que tout en longueur. Sachant que la ventilation est souvent difficile dans les bâtiments larges, ils ont demandé deux devis pour la couverture, l'un avec une charpente classique et l'autre avec un toit de type usine. À prix équivalent, ils ont choisi la deuxième option. Outre le risque en termes d'ambiance, le modèle traditionnel implique une hauteur importante avec le souci de manquer de lumière. Mais la couverture de type usine présente l'inconvénient d'imposer la présence de nombreux poteaux. Les cinq monopentes ont chacune une largeur de 8,50 m. Et ils s'appuient sur des rangées de poteaux espacées de 5 m. « Nous avons réfléchi à l'aménagement du bâtiment en fonction de cette contrainte », rajoute Jean-Yves.

Les poteaux se trouvent au niveau des cornadis ou entre deux rangées de logettes tête à tête. Du coup, certaines logettes sont légèrement moins larges que les autres mais, à l'usage, cela ne pose pas de problème. Le bâtiment est ouvert au sud-est, les monopentes sont inclinées vers le nord-ouest. Elles sont couvertes avec des tôles en fibrociment et des translucides (10 % de la surface). À la verticale, la fermeture est réalisée par un filet sur une hauteur de 1,70 m. Ceci permet une bonne extraction d'air.

« Nous avons testé un filet couvrant à 70 %, mais c'est insuffisant pour protéger de la pluie. Finalement, nous avons installé un filet de type 90 % et c'est beaucoup mieux. Même si nous constatons la présence de poussière du côté des box à génisses, là où nous utilisons la pailleuse. » Pour le reste, le bâtiment est habillé en bardage en bois à claire-voie.

« UNE BONNE VENTILATION ET BEAUCOUP DE LUMIÈRE »

Aux extrémités de la table d'alimentation, les portails en filet permettent d'améliorer encore la luminosité et la ventilation. En revanche, ils sont en tôle au bout des couloirs d'exercice. Le racleur passe dessous et les éleveurs y ont placé une barre de sécurité. Celle-ci se relève si un animal tombé est poussé par le racleur. Elle actionne alors un dispositif qui coupe l'alimentation du racleur.

Dans les logettes, les éleveurs ont posé des matelas et apportent de la paille broyée. Ils ont conçu un chariot sur lequel ils posent une balle de paille. Ils en disposent un peu dans les logettes, à partir du couloir d'exercice. Les logettes sont nettoyées quotidiennement pour enlever les bouses. Les associés ont préféré une sangle à un arrêtoir en béton (voir photo). Elle est suffisante pour empêcher les vaches de trop s'avancer et elle ne les gène pas quand elles se relèvent.

Les éleveurs ont placé deux box à vêlage dans le prolongement des rangées de logettes.

Le sol en béton, coulé en même temps que celui des logettes et recouvert de tapis, est un peu trop en pente (4,5 à 5 %). Il peut devenir glissant avec l'humidité. En outre, deux box ne suffisent pas toujours pour 80 vaches. Les cases des génisses sont parfois utilisées pour isoler des vaches laitières, quand elles sont disponibles. Les abreuvoirs sont placés dans les passages entre les rangs de logettes. Ceux-ci sont suffisamment larges, près de 4 m, pour que les animaux qui circulent ne dérangent pas ceux qui boivent. De la même façon, les éleveurs ont prévu large (5 m) derrière les cornadis. Il s'agit de faciliter la circulation des animaux.

Mais ils ont également voulu se montrer prudents, au cas où les normes de surface par animal évolueraient à l'avenir.

« UNE CONCEPTION QUI FACILITE LA CONDUITE EN LOTS »

Ils ont prévu une barrière pour isoler une partie de la stabulation. Elle est utilisée pour mettre les taries à part et pourrait également servir à une conduite en lots.

L'éclairage du bâtiment est assuré par des lampes à basse consommation de 20 W. Leur lumière blanche, proche de celle du jour, est jugée très agréable par les éleveurs. Les lampes sont disposées en quinconce pour assurer un meilleur éclairage. « Pour éviter les perturbations électriques, et toujours avec le souci de réduireles risques de mammites, ces ampoules sont placées sur des supports en plastique », précise Jean-Yves Sorin.

Le bâtiment est situé à proximité de la salle de traite et un chemin a été aménagé pour en faciliter l'accès. La fosse à lisier a été construite à l'autre extrémité. « Nous l'avons mise à 30 m du bâtiment en prévision d'une éventuelle extension. Elle a une capacité de 2 000 m3, supérieure à nos besoins. Mais là aussi, il faut être prévoyant. » Mis en service en novembre 2010, le bâtiment donne satisfaction aux éleveurs. Les mammites ont quasiment disparu. Certaines vaches considérées comme incurables sont devenues saines. L'ambiance est bonne. « Même quand le bâtiment est plein, il n'y a pas d'odeur », déclare notre éleveur. Et la clarté est très agréable.

PASCALE LE CANN

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